1- Qui êtes-vous ?
Je m’appelle iKoanga François LOMPO et je réside dans la commune rurale de Diapangou , région de l’Est du Burkina Faso.
2- Pourquoi avez-vous décidé d’entreprendre ?
Si j’ai décidé d’entreprendre, c’est parce que j’estime avoir des compétences et des atouts à valoriser. En effet, après une dizaine d’années d’expérience professionnelle en milieu rural, en décentralisation, en gestion de projets, en entrepreneuriat et en formation, j’ai appris plusieurs outils de conseils et d’aide à la prise de décision et au management des organisations rurales. Le centre de ressources en entrepreneuriat rural (CREER) que je gère actuellement existe à cet effet. Je l’ai ouvert sous-forme de cabinet-conseil depuis 2017 pour offrir des formations et un accompagnement de proximité et de bout en bout d’une entreprise ou d’un porteur de projet dans le secteur agro-sylvo-pastoral.
Mais j’aime aussi le milieu rural ; je suis un intellectuel paysan ; pour cela on m’appelle le Leader Paysan Africain. De ce fait, je me suis promis de réussir ici en milieu rural et je vais le prouver à ma génération. Par-dessus tout, j’adorer aider les communautés rurales à découvrir leur immense potentiel, à se fixer et réaliser des buts personnels et professionnels.
Boncelimani est une traduction approximative du mot “entrepreneuriat” en gulmancema
Mon étude récente du sujet a fini de me convaincre d’entreprendre. Dans le fond c’est une voie de réalisation personnelle et l’affirmation de ma volonté d’être responsable de ma vie. Toute cette philosophie se résume dans un concept tiré de ma communauté d’origine : « BONCELIMANI ». Boncelimani est une traduction approximative du mot “entrepreneuriat” en gulmancema (ma langue maternelle). C’est un mot invocateur et interpellateur. Boncelimani, c’est un puissant concept qui prône l’auto-entrepreneuriat, commencer (posséder) sa propre affaire.
Boncelimani, c’est un puissant concept motivateur. C’est une approche d’autopromotion que j’essaie de vulgariser au sein de ma communauté, des autres communautés et voire dans l’espace francophone. Puisque la francophonie ne se résume pas à une seule culture.
3- Comment avez-vous eu votre idée ?
Tout ça est la conséquence ou je dirais plutôt la synthèse de mon expérience quotidienne avec le milieu rural.
Cela remonte à 2010, l’année d’obtention de la Maîtrise en Droit des Affaires. Je suis quelqu’un de très attaché à ma communauté d’origine. Après avoir obtenu mon diplôme, je me souciais de comment promouvoir les affaires en milieu rural, pour que mon expertise puisse servir à mes parents. C’est là qu’en 2011, j’ai commencé mon expérience professionnelle en milieu rural en devenant Conseiller en développement local à la mairie de Diapangou, une petite commune rurale dans la région de l’Est, ma région natale. J’ai assisté l’administration municipale dans la mise en œuvre du processus de décentralisation, la maîtrise d’ouvrage locale et la gestion de projets, et contribué ainsi au bon fonctionnement du conseil municipal et à la prise de décision.



Mon déclic pour la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes en milieu rural commence à partir de 2013, année au cours de laquelle j’ai piloté un projet de formation professionnelle de 30 jeunes déscolarisés à divers métiers. Aussi, à partir de 2015, j’ai commencé à dispenser à l’université régionale, un cours sur le Droit et l’Economie de l’Entreprise. Une autre expérience en 2016 va m’amener à Dakar dans le cadre du programme américain YALI (Young African Leaders Initiative), au cours de laquelle je m’intéresse à l’incubation d’entreprises. Cela va m’inspirer la jonction de l’entrepreneuriat, l’incubation, l’agriculture et le milieu rural ; et c’est ça qui va aboutir au projet de mise en place d’un incubateur rural. Notre cible demeure la jeunesse rurale (c-à-d celle qui est peu, voire pas du tout instruite). En 2017 quand j’ai entamé une recherche académique sur le sujet, j’ai découvert le modèle des centres de promotion rurale (CPR) qui sont en activité depuis les années 1980. Le modèle du Centre Songhaï au Bénin nous a également inspiré. Ainsi, depuis août 2019 le centre d’incubation rurale est en train d’être mis sur pied à Diapangou. Mais en attendant, j’apporte mon expertise au Centre de promotion rurale PK60 de la région de l’Est, où j’enseigne l’entrepreneuriat agricole et rural, la gestion, l’investissement e l’éducation financière.
En fait, le centre de promotion rurale PK60 offrait au départ une formation pure et simple sur l’agriculture et l’élevage, qui dure 3 ans. Le volet entrepreneuriat et management n’était pas très prégnant. Au point où les jeunes après la formation se retrouve encore à la rue assis bras croisés, ne sachant pas se servir de leurs compétences pour en faire une activité professionnelle. Ainsi, grâce à mes travaux sur le sujet, j’ai fait une recommandation selon laquelle il est intéressant d’intégrer dans les curricula du CPR, des modules sur l’entrepreneuriat. J’ai également suggéré d’ériger le CPR en incubateur agro-sylvo-pastoral. Le projet a été soumis au conseil régional.
4- Quelle est votre activité ?
Mon activité principale c’est le conseil, la formation et l’accompagnement des particuliers et des organisations dans le management, le montage de projets d’entreprises (ou plans d’affaires), l’entrepreneuriat, la gestion d’entreprise, l’éducation financière, l’investissement, le développement personnel et professionnel…
5- Quelles sont les personnes / structures qui vous ont aidé ?
Ubuntu ! comme dirait l’autre : je suis parce que nous sommes. Il ya énormément de personnes, de structures, de facteurs et de circonstances qui ont milité à faire de moi la personne que je suis jusqu’ici. Je remercie la vie, ma famille, la commune rurale de Diapangou, le conseil régional de l’Est, les écoles où je suis passé depuis 1992 à nos jours, nos partenaires comme la Maison de l’Entreprise du Burkina Faso, le Réseau Entrepreneur Francophone, CPR/PK60, etc.
6- Quel est votre principal atout ou force ?
Le fait que je suis natif d’ici et que je suis très attaché à ma communauté d’origine. Je me sers beaucoup de la sagesse et des concepts de ma culture d’origine pour bâtir ma propre philosophie, mes propres outils et approches pour impulser le développement à la base.
7- Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées ?
Le plus difficile c’était la prise de décision. J’ai longtemps fait des analyses avant de choisir ma propre voie de développement personnel et professionnel. Mes parents ont souhaité que je sois un fonctionnaire d’Etat. Mon père particulièrement m’a inscrit en Droit pour que je devienne Magistrat ou Avocat. Mais après mes études de Droit, je me suis orienté vers le développement rural, ma voie propre. J’ai été employé pendant 7 ans, puis à partir de là je me suis dit que je n’allais plus être employé de quelqu’un. J’ai donc ouvert mon cabinet- conseil-ingénierie et depuis je fais mon bonhomme de chemin.
Mais, je me demande comment pouvoir mettre à l’échelle mon concept. Je suis conscient que les réseaux sociaux sont un puissant outil de communication à cet effet, mais j’ai beaucoup de lacunes en la matière, la communication digitale, l’infographie notamment. J’éprouve des difficultés à négocier et surtout à conclure mes contrats. Par ailleurs, les chiffres sont ma bête noire, ce qui se ressent dans mes études financières lors du montage de plans d’affaires.
8- Quels sont vos prochaines étapes ou prochains projets (recrutement, financement, accroître des ventes, lancement produit…)? Avez-vous des besoins ? Si oui précisez ?
Nous souhaitons nous faire connaître au niveau régional et national, tester et valider le concept BONCELIMANI par ma cible, la jeunesse et les organisations rurales. Autres prochaines étapes importantes :
- Renforcer notre centre de formation avec des équipements, la logistique et le personnel adéquats ;
- Trouver un terrain pour instaurer la production agro-sylvo-pastoral ;
- Ouvrir une boutique pour commercialiser des produits agroalimentaires.
9- Quelles sont les selon vous les qualités d’un bon entrepreneur ?
A la base d’une démarche entrepreneuriale, il faut un important et permanent travail sur soi-même et sur sa vision, ses plans, le développement de compétences personnelles, techniques et managériales. En plus, il faut avoir le goût du risque, la passion, la foi en l’avenir, la flexibilité, la patience, le travail et encore le travail, la santé physique et psychologique.
10- Bonus : Un sujet, une anecdote ou autre chose à partager ?
On n’a pas besoin de diplôme pour devenir très riche.
Mon amour du milieu rural vient du fait que le paysan mène une vie simple : sans lumière, sans télé, sans moto, sans vêtements impressionnants, etc. Dans sa vie, il ne cherche à impressionner ni intimider personne avec ce qu’il a ou est. Il simplifie tout, ses plans, ses entreprises, sa gestion… Il vit dans un milieu riche aux énormes potentialités, mais il n’y croit pas. On peut devenir très riche en milieu rural, ils n’y croient pas. Les entrepreneurs ruraux sont riches, eux-mêmes n’y croient pas. On n’a pas besoin de diplôme pour devenir très



riche.
Pour ses (le paysan) déplacements, un vélo suffit. Quand je suis rentré d’Egypte et que j’ai commencé à rouler à vélo pour me rendre à mon boulot, les gens qui me croisent me demandent : tout va bien Monsieur LOMPO ? Avec un petit sourire, je les rassure que « Oui ». Certaines personnes se disent au fond d’eux-mêmes « le gars est fauché » ou bien « nous pensions que le gars était revenu de l’extérieur avec beaucoup d’argent, djah ! rien. »
C’est là que j’ai réalisé que l’impact avait commencé. Il faut enlever de la tête des gens que les intellectuels ne sont pas des sur-hommes. Il faut se la jouer simple la vie. Aller à l’extérieur n’est pas d’office signe de réussite. Et la réussite ne signifie pas s’équiper de choses juste pour impressionner.
11- Vos contacts
Mobile : +226 70588364
Twitter : https://twitter.com/ikoanga_lompo
Facebook: https://www.facebook.com/francois.lompo1
LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/kondia-fran%C3%A7ois-lompo-112b1b153/
Téléphone/Whatsapp : +226 75131201
Email : boncelimani.faso@gmail.com, fiinba.management@gmail.com
Fierté. ..trois fois fierté. Avec toi l’Afrique a le droit d’espérer.
J’ai fait la connaissance de cet homme en 2011, depuis ce temps, j’ai collaboré avec lui sur plusieurs dossiers. La vision qu’il développe interesse toute l’Afrique. Sa philosophie est porteuse d’espoir pour beaucoup de ruraux. Comparez les résultats qu’il acquiert aux moyens dont il dispose et vous n’en reviendrez pas. Mon souhait est de voir prospérer sa vision, son concept pour le bonheur de sa communauté, de sa région, du Burkina et du monde. Je suis très fier de toi mon Leader Paysans Africain.💪
Bravo! tout le Burkina est fière de toi. Je viens de lancer également l’initiative Viva Innova pour accompagner les entrepreneurs à utiliser de façon intensive les résultats de recherche et des innovations technologiques. Tu peux me contacter à l’adresse suivante: info.viva4innova@gmail.com