Il y’a de cela quelques semaines, une grande entreprise qui s’active dans les services et située à DAKAR avait publié 25 offres de stages en assistant administratif. 3 jours plus tard, elle recevait plus de 4 000 candidatures. Et oui ce fait me taraude l’esprit bien sûr que l’objectif était de toucher le plus grand nombre mais le fait d’arriver à ce nombre si excessif de candidatures doit nous pousser à une réflexion beaucoup plus approfondie.
En effet, la difficulté à trouver du travail et entreprendre représente un chemin de croix pour les jeunes sénégalais. Ils s’ajoutent aux autres fléaux dont se plaignent en général les Sénégalais : l’émigration clandestine des jeunes, le mariage tardif, l’insécurité, la dégradation des mœurs,…………….
Le constat en est que la majeure partie des jeunes sénégalais n’ont aucune perspective. On voit une peuplade de jeunes dans les rues qui se couchent et se lèvent tard. Ils n’ont aucune activité, excepté boire du thé. Il est facile de leur dire : créez votre propre emploi, entreprenez. Mais après avoir déposé leurs curriculum vitae (CV) dans une centaine d’entreprises ou n’ayant pas les capitaux pour en créer son propre business. Quand 4 000 jeunes postulent dans une entreprise qui propose 25 offres de stage, le problème n’est pas un manque de motivation mais plutôt une difficulté à s’insérer dans le milieu professionnel. Cette difficulté à s’insérer dans le milieu professionnel relève d’un problème qui devrait être réglé en amont. Les universités et écoles professionnelles forment en général les mêmes profils : des gestionnaires et des littéraires, qui aspirent à travailler dans un bureau climatisé. La solution serait de former des profils plus techniques et scientifiques. Le module de l’entreprenariat doit être inclus dans le programme dès le collège afin de permettre aux apprenants de grandir avec cet esprit entrepreneurial.
La solution pour diminuer le taux de chômage est d’accompagner les entrepreneurs. En plus, des secteurs négligés ou perçus comme peu prestigieux obtiennent un retour sur investissement plus élevé. Ainsi, les fonds placés dans un compte d’épargne bancaire a un rendement maximal de 4%. Ce même argent investi dans l’élevage procurera un retour sur investissement d’au moins 50%. Les emplois dans les banques, les sociétés commerciales ont une forte aura dans l’inconscient des Sénégalais. Cependant, les investissements dans les secteurs agricoles et pastoraux ont un plus fort retour sur investissement.
Accompagner les jeunes Sénégalais à entreprendre dans ces filières leur permettra de prendre en charge leur vie et devenir autonomes. L’Etat doit penser à une fiscalité innovante qui permettra d’imposer ces gains et ainsi, accroître ses ressources. Un cercle vertueux : plus il y’aura de personnes actives, moins de chômage, plus de ressources pour l’Etat.
Socialement, cela engendrera des bénéfices pour la société sénégalaise. L’oisiveté entraîne d’autres fléaux comme l’insécurité. Une population qui travaille, qui entreprend est une population qui ne pense pas à agresser, qui ne s’adonne pas à la violence. L’Etat gagnerait, pour son intérêt à long terme, à agir pour que les jeunes sénégalais puissent devenir autonomes. A terme, le budget du ministère de l’Intérieur pourra être réduit, et les ressources économisées réinjectées dans les autres secteurs de l’économie publique, tels la recherche et le développement où le Sénégal est à la traîne.
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